mercredi 5 juillet 2017

Ma grossesse


Hello les girls !

Il m'aura fallu un certain temps avant de pouvoir m'asseoir tranquillement et vous parler des neuf mois (ou presque) de ma grossesse. Je vais vous raconter mon aventure, sans langue de bois, sans vous cacher les hauts et les bas, mais ne le prenez pas trop personnellement car chaque grossesse est unique :)

J'ai appris que j'attendais un enfant dans le courant du mois d'août, il s'est installé un peu par surprise, son papa et moi ne nous y attendions pas vraiment mais étions heureux, après quelques jours de questionnement et compagnie. La peur, c'est surtout elle qui nous a tétanisée. On se demandait si c'était le bon moment, si nous en étions capables etc... Nous avions parlé depuis longtemps de notre envie de fonder une famille ensemble mais sans s'y mettre assidument. J'imagine que c'est à cause de cela que nous n'avons pas accueilli la nouvelle comme un couple qui essaie depuis un certain temps et donc qui aurait déjà fait le chemin dans sa tête pour se projeter avec un bébé. Mais soit, après plusieurs discussion tous les deux, et même tout seul, c'était comme une évidence que nous allions l'aimer comme il se doit.

Et pourtant, durant les premiers mois, j'avais une sorte de tristesse ou mélancolie. J'arrivais mal à me voir enceinte, certainement dû au fait que mon ventre ne se voyait pas (il n'est apparu que vers le 6ème mois) et donc le changement physique ne se faisant pas, il était difficile de l'intégrer mentalement. J'ai surtout été en colère. En colère contre les récits et les idées sur la grossesse qui nous sont véhiculées, comme si toutes les femmes ressentaient et vivaient la même chose. Je ne me retrouvais pas dans tout cela. Tout ce bonheur qu'il aurait fallu ressentir instantanément, cette joie qu'est la grossesse comme si tout était facile alors que mon ressenti ne l'était pas.

J'ai été en bonne santé mais très fatiguée, confrontée à des situations de la vie difficiles à gérer, des douleurs à ce qui semblait s'apparenter au périnée et qui m'empêchaient de marcher correctement ou même d'être allongée. Mais surtout, je pense qu'on donne un grande place au "baby blues" post partum, cette chute d'hormones qui nous met dans tous nos états. Eh bien on devrait beaucoup plus parler de cette "montée" d'hormones lors du début de grossesse qui à mon avis est encore plus important. On ne s'explique pas nos pleurs et notre conjoint non plus. Alors je me suis culpabilisé encore plus de ne pas être euphorique, comme si mes émotions ne collaient pas à ma réalité et aux témoignages de femmes enceintes que j'ai pu lire/entendre ici et là. J'ai aussi vécu les préjugés qu'ont les gens sur les femmes en surpoids quant à la grossesse. Non, une femme en surpoids n'éprouve pas automatiquement des difficultés à concevoir un enfant, et n'est pas en mauvaise santé lors de sa grossesse. Il est important de ne pas oublier que chaque femme est différente.

On a voulu savoir le sexe du bébé et assez rapidement, autour du 4ème mois, le gynécologue nous a annoncé qu'il s'agissait d'un garçon. Nous étions heureux et si ça avait été une fille, nous l'aurions été tout autant. Et là, une des questions qui revient le plus souvent "vous êtes contents que se soit un garçon ? J'imagine que le père doit être aux anges!". MAIS POURQUOI LE PERE DEVRAIT ETRE PLUS CONTENT QUE SE SOIT UN GARCON ?!? J'ai réalisé encore plus que nous vivons dans une société patriarcale, où avoir un garçon "c'est trop super parce que ça fait plaisir au père" etc etc... Notre principale préoccupation était qu'il soit en bonne santé, point final. A chaque visite médicale, une nouvelle analyse à faire (diabète gestationnel, dépistage de la trisomie 21, etc...). Après les fêtes de fin d'année, lors de la visite chez mon gynécologue, que j'adore, ce dernier trouve que le poids du bébé a beaucoup augmenté et soupçonne un diabète gestationnel. Il me sort une phrase peut être anodine "vous avez bien fêté dis-donc !", comme si être en surpoids induisait obligatoirement un diabète... Je culpabilise à nouveau, suis en colère surtout que je n'ai pas fêté spécialement Noël ni Nouvel-An. Il me prescrit des séances chez la diététicienne, je m'y rends un peu à reculons mais je suis très surprise par son approche et son écoute. Je lui décris mes repas, mon alimentation et mon mode de vie et elle me fait tout de suite déculpabiliser et me rassure quant à mon alimentation qu'elle trouve très bien. Elle m'explique aussi que le diabète gestationnel n'a rien à voir avec la façon de s'alimenter ni avec mon poids, que cela est un peu comme la loterie. Après avoir fait le test dans un laboratoire, le résultat arrive, je n'ai pas de diabète gestationnel. HOURRA !! Je décompresse un peu, jusqu'à ce qu'a la visite suivante, mon gynécologue m'annonce que le bébé se trouve dans le percentile 90 de la courbe de croissance et qu'il risque, à terme, de peser un peu plus de 4 kilos. On parle alors de me déclencher autour de la 37ème semaine. J'intègre cette information que j'accepte bien. Je sais que mon bébé s'est retourné, qu'il va bien et que pour ma sécurité et la sienne, il est préférable qu'il sorte un peu avant (je vous raconterais mon accouchement dans un prochain post :) ).

Durant ma grossesse, je me suis retrouvée au chômage. J'ai été suivie par une conseillère super sympa et à l'écoute. Mais une fois de plus, le système n'est pas bien fait. J'ai dû effectuer des recherches de travail jusqu'à la fin du 7ème mois. Sur les recommandations de ma conseillère, lors de mes postulations je ne devais pas mentionner que j'étais enceinte, seulement si on m'appelait pour un entretien. Et on m'a beaucoup appelée !! Alors systématiquement, au début de chaque téléphone, j'informais le recruteur de mon état, qui bien entendu n'était plus intéressé. J'ai trouvé que c'était une perte de temps, autant pour moi que pour les employeurs. Et à chaque rendez-vous mensuel du chômage, les nouvelles que je transmettais à ma conseillère étaient les mêmes... Cela a été une source de fatigue permanente et j'espère que si je suis enceinte dans le futur, j'échapperais à cette situation.

Puis, autour du 6ème mois, j'ai appris à me détendre, à ne pas tout prendre contre moi, à vivre MA grossesse sans qu'elle soit interférée par des mauvaises ondes ou émotions. Mon baby a commencé à bien gigoter et malgré ma peur de voir mon ventre changer de forme, j'ai beaucoup apprécié ces moments d'échange avec lui. Ce sont pour moi les premières rencontres afin de faire sa connaissance. En se touchant, à se répondre mutuellement, se caresser et s'écouter. J'ai fait beaucoup de cauchemars au début, car nous n'avions pas décidé d'un prénom. Je rêvais sans cesse que le bébé était là, à vomir et faire caca partout, que je ne pouvais pas lui dire d'arrêter car il n'avait pas de prénom. Alors, j'ai proposé à mon copain une deadline pour que nous nous mettions d'accord. Difficile, surtout que nous avions des idées totalement différentes et ne tombions d'accord sur rien qui se trouvait sur notre "liste". Puis une nuit, je me suis levée et n'arrivait plus à dormir. Je tournais un peu en rond quand tout d'un coup le prénom Lenny s'est révélé à moi. Je l'ai proposé à mon copain qui a été d'accord du premier coup. Lenny, original mais pas trop, facile en français comme en anglais. J'adore le fait que se soit le diminutif de Léonard, un vieux prénom que je n'aurais pas choisi mais qui m'évoque de la sagesse et de la puissance.

Sur la fin de ma grossesse, j'ai été excitée à l'idée de rencontrer Lenny, de voir à quoi il ressemblerait, comment serait son regard, sa petite voix. Je me réjouis de vous le raconter un peu plus tard :)

Je serais ravie de pouvoir lire, échanger avec vous sur le sujet :) peut-être plus de facilité via InstaMessage (@autumnazur) <3


Photos: Nadine Stücki



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