Lors du Showroom Edelweiss à Genève, nous avons eu la chance de rencontrer Nicole Rupp de L'Oréal Paris Suisse et nous avons eu l'opportunité de lui poser quelques questions. Nous espérons que ses réponses vous inspireront autant qu'elles nous ont inspiré ;)
Qui êtes-vous? Présentez-vous en quelques mots.
Bonjour, je m'appelle Nicole Rupp, je suis la responsable communication de L'Oréal Paris.
Quand avez-vous su que vous vouliez devenir responsable communication ?
Cela fait 14 ans maintenant que je travaille chez L'Oréal. J'ai commencé dans le marketing, j'ai adoré la recherche du mot "juste"pour valoriser la force de chaque produit. J'ai ensuite travaillé dans le développement produit et le concept est devenu ma passion. Ce qui m'importe le plus est le relationnel et plus précisément le contact direct avec chaque personne : l'échange d'idées, les rencontres... Mon rêve de jeune fille était devenir écrivain et après mes expériences dans d'autres métiers chez L'Oréal, la communication est devenue une évidence.
Quel a été votre parcours, vos études?
Un parcours atypique comme on dit gentiment pour des personnes qui ne sont passées par de grandes écoles. J'ai une double formation de juriste allemand/français et j'ai occupé un petit poste dans la recherche du droit pénal européen au Max-Planck-Institut de Fribourg en Brisgau. A 25 ans, j'ai commencé chez L'Oréal, j'étais ce qu'on appelle un "bébé L'Oréal". Mes maîtres ont été des coiffeurs passionnés, des managers, des artistes, des techniciens. Grâce à toutes ces rencontres, ces personnes qui ont cru en moi, j'ai continué mon chemin "atypique" comme une oiseau rebelle.
Comment avez-vous décroché votre poste chez L'Oréal?
J'étais modèle pour cheveux pour financer mes études de droit. J'aidais en backstage pour de grands shows. Puis une personne de chez L'Oréal m'avait demandé si j'étais intéressée à postuler chez eux : "Tu as une attitude très L'Oréal"... A ce moment-là, je ne comprenais pas la "sagesse" de ces mots mais mon intuition m'a poussée à refuser un poste de juge pour accepter un poste chez L'Oréal et donc changer d'orientation professionnelle. C'était il y a 14 ans et ce risque s'est imposé comme une évidence.
Quelle est votre journée type ?
Il n'y en a pas. Je suis responsable pour 4 marques. Ça bouge donc beaucoup. Nous avons un rythme de lancement de produits qui est assez soutenu. Je navigue entre le PR classique (envoi des nouveautés auprès des journalistes en Suisse) et du PR moderne (shooting, event comme le Showroom Edelweiss). C'est donc une activité très variée. Il y a des moments plus calme, faits d'écriture et de réflexion mais aussi beaucoup d'action, d'organisation, de mise en place, s'informer (lire les blogs, les journaux).
Quelles sont les tendances à venir?
En ce moment, pour le make-up, au niveau des couleurs, la tendance est au nude. A ne pas confondre avec le naturel ! Le nude est vraiment un look très travaillé car nous avons envie d'avoir "l'air naturelle". Nous travaillons avec des couleurs transparentes et des textures qui unifient le teint pour avoir un visage éclatant. Pour les ongles, nous sommes plutôt dans les couleurs tamisées et douces, sans pour autant affirmer que cette tendance est définie pour toutes les femmes.
Quelle est votre routine make-up pour entretenir votre peau?
Toujours le même rituel, matin et soir. J'utilise l'eau micellaire pour me démaquiller, c'est mon produit phare ! J'adore car c'est un produit facile à appliquer, qui hydrate bien la peau. Je peux autant démaquiller mes yeux que mon visage. Je l'utilise aussi lorsque je ne me maquille pas. Ensuite j'applique un sérum pour les yeux et un sérum pour le teint. Le soir, je finis par une crème de nuit. Pour pour la journée, j'applique le sérum pour le visage : SkinPerfection (il est très léger et pénètre très vite dans la peau). Puis je me maquille. Même si j'adore le make-up, je valorise un teint frais et naturel sans le surcharger de fond de teint.
Sur quel genre d'event avez-vous travaillé (défilés, festivals) ?
L'approche dépend de la marque en question. Pour L'Oréal Paris, l'événement le plus grand de l'année est le Festival de Cannes où nous nous rendons avec des journalistes suisses. Pour Maybelline New York, c'est bien sûr la Fashion Week à New York, c'est la marque des catwalks !
Comment conseillez-vous vos clients (célébrités, designers etc...) en tenant compte des tendances, de vos connaissances techniques et de leurs envies ?
La règle numéro 1 pour moi est le respect de la femme. Si un maquillage ne correspond pas à une femme, on ne va jamais le travailler simplement parce qu'il est tendance. Bien sûr, toutes les techniques s'adaptent. Par exemple l'eye-liner, selon la forme des yeux, ne s'applique pas de la même manière. Il faut aussi trouver les bonnes couleurs qui vont rendre la personne plus belle, pour qu'elle se sente à l'aise et qu'elle puisse toujours se reconnaître. Si nous avons besoin de communiquer une tendance précise, nous choisirons une modèle qui peut le porter et non pas l'inverse.
Do & Don't ?
C'est une très grande question ! L'art du make-up est quelque chose qui se veut sur mesure. Il faut donc savoir qui l'on est, ce que l'on désire communiquer à l'autre sur soi-même. Il faut toujours garder le maquillage comme un outils pour s'exprimer soi-même et pour se sentir mieux. Allez à la recherche de vous-même pour savoir ce que vous avez envie de représenter !
Quelle est la chose que vous préférez dans votre métier ?
J'adore le contact avec les artistes, cela m'inspire; je suis une grande fan de coiffure et je suis en admiration devant le travail des coiffeurs et des maquilleurs: le mariage de l'art et de la profession. J'aime les observer et apprendre d'eux.
Quel est votre regard sur votre métier en Suisse et pour le futur ?
Je crois que la communication est un métier très important. Les outils de communication sont en train de changer mais cela ne veut pas dire "à remplacer". Nous avons bien sûr besoin des outils de communication tels qu'Internet, les blogs et les réseaux sociaux car ils sont beaucoup plus rapides et accessibles. C'est instantané, comme une photo prise à un moment. Je ne pense pas que le "print" va disparaître car le toucher est beaucoup trop important et les êtres humains ont besoin de quelque chose qui s'inscrit dans le temps, dans la durée. La communication c'est aussi le relationnel et c'est très important selon moi, surtout en Suisse car nous sommes un petit pays. Au niveau des médias, cela devient plus complexe depuis l'arrivée d'Internet, il faut donc pouvoir s'adapter à cette nouvelle vague et essayer de comprendre comment coordonner tous ces outils de communication.
Quels conseils auriez-vous pour des jeunes qui voudraient entrer dans le monde de la communication ?
La passion ! Je conseille toujours aux jeunes de chercher quelles sont leurs passions, leurs motivations. Il faut savoir que le monde de la communication dépend du domaine et du secteur de l'entreprise dans laquelle on travaille, l'approche du métier sera différente. Il faut rester informé et créer son réseau. C'est drôle, mais selon moi, la communication c'est surtout de l'écoute. Un dernier conseil: ne pas lâcher l'affaire et croire en soi-même.